Un connaisseur passionné des Constitutions Dominicaines a rejoint la maison du Père

Mark est né à Gand en 1936, le 28 juillet – l’anniversaire de la mort de J.S. Bach, comme il aimait à l’ajouter. Issu d’une famille nombreuse – il était le deuxième de dix enfants – il est toujours resté très attaché à sa famille. Son père Adiel (1906-1988) était un médecin spécialisé en gynécologie.

Avec son épouse Maria-Antonia De Wael (1913-2007), il s’est installé à Deinze juste avant la guerre, où une nouvelle maternité devait être construite. C’est là, sur les rives de la Lys, où les agriculteurs cultivaient encore le lin, que Mark a grandi et qu’il a fait ses études secondaires au collège Sint-Hendriks de 1948 à 1954. Pendant ses études, le père de Mark avait été membre de la Société Saint-Thomas de Gand, l’union des étudiants sous la direction spirituelle du père J.L. Callewaert. Le ‘Lion des Flandres’ est devenu un ami de la maison, mais il n’était certainement pas le seul prêtre à s’y rendre régulièrement. Dès son plus jeune âge, Mark a appris à connaître différents “types” de Dominicains, ce qui lui a donné envie de rejoindre l’ordre lui-même.

Le 8 septembre 1954, il prend l’habit à Gand, avec sept autres candidats, dont seul Trudo Gielen (†2011) restera également dans l’ordre. Mark fait sa profession simple le 9 septembre 1955, sa profession solennelle le 26 décembre 1959 et est ordonné prêtre le 30 juillet 1961. Il couronne ses études de philosophie et de théologie au studium de Louvain par le lectorat en 1963. Par la suite, le provincial décide de l’envoyer dans l’apostolat des étudiants dominicains à Gand, le Centre Universitaire Catholique (KUC). Par conséquent, Mark doit renoncer à son rêve de poursuivre ses études, mais la lecture et l’étude – en particulier de l’histoire de l’Église et des pères de l’Église – sont restées une passion de toute une vie. Après plusieurs années de travail à Gand, en tant qu’ animateur des jeunes et superviseur de la transition vers la liturgie renouvelée, il est nommé prieur au couvent de la Ploegstraat à Anvers en 1967.

Au début de la trentaine, il se retrouve dans une communauté comptant un certain nombre d’anciens combattants, qui l’ont accueilli avec l’introït de Noël : Puer natus est nobis ! En 1970, le provincial Van de Walle le sollicite comme socius et syndic provincial, ce qui implique un déménagement au couvent de l’Avenue de Tervuren à Bruxelles. Un an plus tard, il participe à un chapitre général pour la première fois à Tallaght, et pour la septième et dernière fois à Trogir en 2013. Remarqué pour ses qualités administratives, il est appelé à Rome en 1974 pour devenir assistant pour les provinces européennes du groupe linguistique germanique. L’Afrique du Sud est également tombée sous sa responsabilité pendant un certain temps.

Mark a été assistant de deux magistères successifs, Vincent de Couesnongle et Damian Byrne, jusqu’en 1986. Cette période romaine l’a marqué. Là, il a appris à connaître et à apprécier l’ordre dans sa diversité internationale. Plus tard, en tant que frère hôtellier à Louvain, il était toujours heureux lorsque des frères étrangers lui rendaient visite, pour leur parler dans leur propre langue et entendre des nouvelles de leur province.

Dans l’ordre, il a probablement acquis la plus grande renommée grâce à son travail sur les Constitutions. Il a édité les éditions de 1983, 1986 et 1998, et a collaboré à l’édition de 2010. En 1998, on lui demande d’écrire une introduction aux Constitutions, comme un manuel pour l’enseignement des novices. Aujourd’hui, ce texte circule en versions anglaise, française et espagnole, et n’est certainement pas seulement consulté par les novices.

À son retour de Rome en 1986, Mark est élu provincial et le reste jusqu’en 1997. Une période de réduction et de vieillissement, au cours de laquelle il a cherché à faire en sorte que tous conservent une qualité de vie et a œuvré pour inclure ceux qui s’étaient quelque peu éloignés. En 1999, il relève un nouveau défi, celui d’administrateur de la paroisse de Linden. Peu de temps après sa nomination, une tragédie familiale s’est produite. Avec une compétence pastorale, il a ensuite guidé la communauté villageoise fortement touchée. En 2010, il y fait ses adieux, mais reste impliqué aussi longtemps qu’il le pouvait. Lorsqu’il a décidé, il y a quelques années, de ne plus conduire sa voiture, son inquiétude n’était pas de restreindre sa propre liberté, mais plutôt de ne plus pouvoir rendre visite à certains paroissiens malades ou âgés à Linden. Pendant deux autres mandats, Mark a servi le couvent de Louvain en tant que prieur (2011- 2017).

Cependant, ses forces ont diminué, sa mémoire lui fait de plus en plus défaut. Le départ – par exemple de la bibliothèque, dans laquelle il avait tant travaillé – a été difficile pour lui, mais il a conservé son sourire et son sens de l’humour. Juste après Noël, Mark a souffert d’une hémorragie cérébrale et a fait une lourde chute. A l’hôpital, il s’est encore affaibli, parler est devenu difficile. Au petit matin du dimanche 22 janvier 2023, Mark est décédé. Seigneur, prends-le maintenant, « ton associé qui s’est donné tout entier pour l’Église, pour ne faire que ce qui est digne de Toi » – d’après saint Basile. (AM)

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