Histoire

L'Ordre des Prêcheurs a déjà franchi le seuil du Jubilé de ses 800 ans pendant lesquels ils ont été "Envoyés pour prêcher l'Evangile" à travers le monde.
Cette intuition prophétique de saint Dominique de Guzman dans son voyage à travers son pays natal, l'Espagne, et le sud de la France avec l'évêque d'Osma, s'est officialisée avec la publication des Bulles promulguées par le pape Honorius III, confirmant la fondation de l'Ordre en 1216 et 1217.
Dominique de Guzman, préoccupé par les problèmes du monde, de l'Église et de l'être humain, a ressenti le besoin de fonder l'Ordre qui louerait, bénirait et prêcherait le Christ (Laudare, Bénédicere, Predicare). L'Ordre est né, renforcé par la prière des moniales contemplatives, et la famille s'est élargie avec les laïcs et les sœurs de vie apostolique.
Depuis plus de 800 ans l’Ordre est au service de l'Eglise et nous avons contribué à la sainteté, à la réflexion théologique et philosophique. Les contributions à l'art, à la science, à la géographie, etc. sont bien connues.
Nous faisons partie du développement historique de ces terres où des saints comme saint Thomas d'Aquin, sainte Catherine de Sienne et saint Martin de Porres ont également germé. Au cours des siècles il y a eu de nombreux martyrs pour défendre les droits de l'Homme aussi en terre musulmane, en Amérique du Sud et en Asie.
Saint Dominique nous a aussi inculqué la présence de notre Mère protectrice du Très Saint Rosaire. Cette prière, propre à la Famille dominicaine et maintenant à l'Église, incarne l'Évangile et la prière avec le Christ.
L'Ordre des Prêcheurs suit avec enthousiasme la prédication de l'amour de Jésus Christ. Depuis sa fondation, cette dernière n'a pas été divisée et reste pleine d'espérance, ouverte à d'autres personnes solidaires qui désirent embrasser son charisme et offrir leur vie au service de l'évangélisation dans la prière, l'étude et la vie commune ; "contempler pour donner ce qui est contemplé" dans cette réalité historique.

Approbation de l’ordre

Promulguée par Pape Honorius III

Le Pape Honorius III a publié deux documents qui ont établi l’Ordre des Prêcheurs : Religiosam vitam (ci-joint) a été promulguée le 22 décembre 1216, et quelques temps après Gratiarum omnium largitori.

Religiosam Vitam

De la part d’Honorius, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à l’attention des fils bien-aimés : Dominique, prieur de saint Roman à Toulouse, et ses frères, présents et futurs, profès dans la vie régulière. A perpétuité.

Il convient d’étendre la protection apostolique à ceux qui choisissent la vie religieuse, de peur que des attaques téméraires ne les détournent de leur but ou, Dieu nous en garde, ne détruisent la vigueur de l’institut religieux sacré. C’est pourquoi, fils bien-aimés dans le Seigneur, nous consentons avec bienveillance à vos justes demandes. Nous prenons l’église Saint-Roman à Toulouse, où vous vous êtes donnés au service de Dieu, sous la protection de saint Pierre et des nôtres, et nous la sécurisons avec le présent privilège écrit.

En premier lieu, en effet, nous décrétons que l’Ordre canonique qui est connu pour être établi selon Dieu et la Règle de Saint Augustin dans ladite Église doit être préservé inviolablement pour toujours.

En outre, que tous les biens et possessions que ladite Église possède ou pourra posséder à l’heure actuelle de façon juste et canonique, le Seigneur accordant, par la concession des papes, la libéralité des rois ou des princes, les offrandes des fidèles, ou tout autre moyen juste, devraient vous appartenir fermement et inviolablement, à vous et à vos successeurs, ou pouvoir acquérir dans l’avenir. Parmi ces biens, nous avons jugé bon de nommer : le lieu même où se trouve ladite église, avec ses propriétés ; l’église de Prouille avec ses propriétés ; le domaine de Caussanel avec ses propriétés ; l’église de St. Marie de Lescure avec ses biens; l’hospice de Toulouse, appelé ” l’hospice d’Arnold Bernard ” avec ses biens ; l’église de la Sainte Trinité à Loubens avec ses biens ; et les dîmes que notre vénérable frère Foulques, évêque de Toulouse, avec le consentement de son chapitre, vous a données, comme cela est plus explicitement contenu dans ses lettres.

Que personne n’ait la prétention d’exiger ou d’extorquer de vous des dîmes sur les fruits des terres que vous cultivez de vos propres mains ou à vos propres frais, ou sur le produit de vos animaux.

De plus, vous pouvez recevoir et garder, sans opposition de quiconque, des membres du clergé ou des laïcs qui sont des hommes libres et sans dette, qui fuient le monde pour entrer dans la vie religieuse.

De plus, nous interdisons à tous vos frères, après avoir fait profession dans votre église, de s’en éloigner sans la permission de leur prieur, sauf dans le but d’entrer dans un institut religieux plus strict. Si quelqu’un doit partir, que personne n’ose le recevoir sans l’autorisation d’une lettre de votre communauté.

Dans les églises paroissiales que vous tenez, vous pouvez choisir des prêtres et les présenter à l’évêque du diocèse, à qui, s’ils en sont dignes, l’évêque confiera le soin des âmes, afin qu’elles soient responsables envers lui en matière spirituelle et envers vous en matière de temps.

Nous décrétons en outre que personne ne peut imposer de nouvelles exactions injustes à votre église, ou promulguer des sentences d’excommunication ou d’interdiction sur vous ou votre église sans une cause manifeste et juste. Cependant, lorsqu’une interdiction générale sera imposée sur tout le territoire, il vous sera permis de célébrer l’office divin à huis clos, en chantant à voix basse, sans sonner les cloches, et en excluant ceux qui sont excommuniés et interdits.

Vous obtiendrez de l’évêque du diocèse  le chrême sacré, les huiles saintes, la consécration d’autels ou de basiliques et l’ordination des clercs qui seront promus aux ordres sacrés, tant qu’il est catholique et en grâce et communion avec le très saint Siège romain et qu’il est disposé à vous les transmettre sans irrégularité. Sinon, vous pouvez vous adresser à n’importe quel évêque catholique de votre choix, pourvu qu’il soit en grâce et en communion avec le Siège apostolique ; et armé de notre autorité, il peut vous communiquer ce que vous demandez.

De plus, nous accordons à cet endroit la liberté d’enterrement. Que personne ne fasse obstacle à la dévotion et à la dernière volonté de ceux qui choisissent d’y être enterrés, à condition qu’ils ne soient pas excommuniés ou interdits. Cependant, les droits justes des églises d’où les cadavres sont prélevés doivent être sauvegardés.

Quand vous, qui êtes maintenant le prieur de ce lieu, ou l’un de vos successeurs, sortirez de vos fonctions, personne ne sera nommé par astuce ou violence secrète ; mais seulement celui que les frères, d’un commun accord, ou que les frères plus mûrs et sages choisiront d’élire selon Dieu et la règle de saint Augustin.

De plus, concernant les libertés, les immunités anciennes et les coutumes raisonnables accordées à votre église et observées jusqu’à ce jour, nous ratifions et ordonnons qu’elles dureront inviolablement pour tout temps futur. Nous décrétons, par conséquent, que personne ne peut déranger à la hâte l’Église susmentionnée, lui enlever ses biens ou, après les avoir enlevés, les garder, les diminuer ou les harceler par n’importe quelle forme d’abus, mais tous ces biens seront conservés intacts entièrement pour le contrôle, la subsistance et l’usage de ceux pour qui ils ont été accordés, sauf l’autorité du siège apostolique et les droits canoniques de l’évêque diocésain.

Si, par conséquent, à l’avenir, une personne ecclésiastique ou séculière qui, ayant connaissance de ce document, tentera à la hâte d’y contrevenir, et si, après une deuxième ou troisième réprimande, il refuse de corriger sa faute en lui donnant satisfaction, qu’il perde la dignité de son pouvoir et de son honneur ; et lui faire savoir qu’il se rendra coupable du mal perpétré avant le jugement de Dieu et qu’il sera privé du Corps et du Sang les plus sacrés de notre Dieu et Seigneur, notre Sauveur Jésus Christ, et qu’il sera, au jugement dernier, livré à la vengeance stricte. Néanmoins, que tous ceux qui défendent les droits de ce lieu aient la paix de Notre Seigneur Jésus-Christ, reçoivent le fruit des bonnes actions ici-bas, et, devant le Juste Juge, reçoivent les récompenses de la paix éternelle. Amen, amen, amen, amen.

Moi, Honorius, évêque de l’Église catholique.

Perfectionnez mes pas à votre façon. Adieu à vous !

Ci-dessous signatures de dix-huit cardinaux.

Donné à Rome à Saint Pierre, de la main de Ranerio, Prieur de Santo Fridiano in Lucca, Vice-chancelier de la sainte Eglise romaine, le 11 des calendes de janvier[22 décembre], cinquième acte d’accusation, 1216ème année de l’Incarnation de Notre Seigneur, la première année du pape Honorius III.

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