Pier Giorgio Frassati et son amour pour l’Ordre des Prêcheurs

Le guide de montagne Basilio Cavagnet avec Pier Giorgio Frassati. (Photo reproduite avec l’autorisation tirée du livre « Mio fratello Pier Giorgio – vita e immagini » (1959), par Luciana Frassati.)

En vue de la canonisation du bienheureux Pier Giorgio Frassati, membre du Tiers Ordre de Saint Dominique, qui atteindra l’honneur des autels au cours de la Sainte Messe du 3 août 2025, point culminant du Jubilé de la Jeunesse, il convient de souligner son amour pour l’Ordre des Prêcheurs, comme le souligne Nicola Gori dans son livre « Sulla via dell’amore. Studio su un carteggio di Pier Giorgio Frassati con un amico » (« Sur le chemin de l’amour. Etude sur une correspondance entre Pier Giorgio Frassati et un ami »), dans la collection « Carnets de la famille dominicaine », où il écrit : « Comme saint Dominique, contemplatif dans l’action et prédicateur de l’Evangile en tout lieu et en toute situation, le bienheureux a rendu gloire à son Ordre avec toute la passion et la fierté d’en être membre, avec toute sa foi et toute sa force ».

Pier Giorgio Frassati est entré en contact avec l’Ordre en 1918 et l’a rejoint en tant que laïc en 1922, « un choix réfléchi et certainement pas improvisé, parce que faire profession en tant que tertiaire dans un Ordre n’est pas comme rejoindre n’importe quelle autre association, mais exige un fort engagement chrétien », Il se souvient qu’après sa profession, un nouveau chemin a commencé pour lui, à l’imitation de saint Dominique et d’autres figures dominicaines, comme sainte Catherine de Sienne, dont il lisait souvent le Dialogue sur la Providence divine et la vie ; Thomas d’Aquin, qui a commencé la lecture systématique de la « Summa Theologica » ; et Frère Jérôme Savonarole, dont a pris son nom religieux, Jérôme.

« Je t’écris alors que j’ai devant moi le beau livre de saint Thomas d’Aquin, et quand je lis ces sublimes concepts, je pense toujours à toi, qui as été le premier à m’insuffler le désir de connaître les grandes vérités contenues dans cette œuvre écrite pour exalter et glorifier la Divine Providence « , écrit Pier Giorgio dans une lettre de mars 1923 à son ami Antonio Villani, à qui, en août de la même année, il avait exprimé sa joie pour son désir d’entrer dans le Tiers-Ordre, dont il était déjà membre : « Je suis très heureux que tu veuilles faire partie de la grande famille de saint Dominique (….).) J’espère que tu prendras l’habit dans le magnifique temple de Turin et, alors, je serai avec toi pour t’embrasser fraternellement (…) toi qui es déjà uni à moi par les liens de la fraternité à travers le sang de N.S.G.C. (Nostro Signore Gesù Cristo, Our Lord Jesus Christ n.d.r.), tu seras doublement uni à moi à travers le sang de N.S.G.C. (Nostro Signore Gesù Cristo, Our Lord Jesus Christ n.d.r.).), tu le seras doublement parce que tu as saint Dominique en commun avec moi comme Père », lit-on dans la lettre, incluse dans le livre de sa sœur Luciana Frassati, « Lettere di Pier Giorgio Frassati » (« Lettres de Pier Giorgio Frassati »), signée par Pier Giorgio avec son nom religieux, « Fra Girolamo » (« Frère Jérôme »), avec lequel il aurait souvent signé ses lettres.

Luciana Frassati, qui dans son livre ajoute quelques commentaires sur les lettres de son frère, écrit qu’il n’est pas nécessaire de commenter cette lettre, parce que « la propre voix de Pier Giorgio reconfirme, mais avec beaucoup plus de richesse et de chaleur », ce qui a déjà été dit sur son appartenance au Tiers Ordre de Saint Dominique.

Lettres publiées dans le livre « Lettere di Pier Giorgio Frassati » de Luciana Frassati, dont sont extraites les citations de l’article. (Traduction automatique de l’italien)

Italian Flag S. Croce, 26 marzo 1923

Carissimo Villani, Grazie della tua lettera e delle buone parole ivi contenute.

Ti scrivo mentre ho dinanzi aperto quel bel libro di S. Tommaso d’Aquino e quando leggo quei sublimi concetti, penso sempre a te che sei stato il primo ad infondere in me il desiderio di conoscere le grandi verità contenute in questa opera scritta per esaltare, glorificare la Divina Provvidenza.

In questi giorni in cui nella tranquillità di questa casa noi ci raccogliamo per pregare, pregherò anche per te, e tu prega molto per me, affinchè, se purtroppo nella vita terrena dovremo stare lontani per le esigenze della nostra carriera, almeno nel giorno in cui il Signore vorrà, ci ritroveremo insieme nella nostra vera Patria a cantare le lodi di Dio.

Appena tornato a Torino se la buona volontà non mi mancherà, riprenderò gli studi perchè avrei intenzione di dare il colloquio di Grassi e poi a luglio Termotecnica Idraulica e chimica metallurgica. Anzi se tu hai qualche appunto riguardante queste materie ti prego di portarmeli quando verrai a Torino.

Pochi giorni fa ho dato l’esame di disegno di macchine ho preso 60%, non mi meritavo di più non avendo fatto io i disegni, e di chimica applicata. Quest’ultimo esame è andato bene sul principio e poi non tanto in fine e così ho avuto 65%; pazienza un’altra volta studierò di più e così mi meriterò più bei voti.

E tu cosa fai? Hai sempre molto da fare?

Credo che rimpiangerai la vita universitaria con le sue buone attrattive.

Addio caro Villani ed arrivederci presto.

Auguri di buona Pasqua a tutti i tuoi e a te in particolare in G. C. Fra Girolamo

E tu cosa fai di bello?

Français (S. Croce, 26 mars 1923)

Cher Villani, je vous remercie pour votre lettre et pour les mots aimables qu’elle contient.

Je vous écris alors que j’ai ouvert devant moi le beau livre de saint Thomas d’Aquin, et quand je lis ces sublimes concepts, je pense toujours à vous, qui avez été le premier à m’insuffler le désir de connaître les grandes vérités contenues dans cette œuvre écrite pour exalter et glorifier la Divine Providence.

En ces jours où, dans le calme de cette maison, nous nous réunissons pour prier, je prierai aussi pour vous, et vous prierez beaucoup pour moi, afin que, même si malheureusement dans la vie terrestre nous devons être éloignés à cause des besoins de nos carrières, au moins le jour où le Seigneur le voudra, nous nous retrouvions ensemble dans notre vraie patrie pour chanter les louanges de Dieu.

Dès mon retour à Turin, si je ne manque pas de bonne volonté, je reprendrai mes études car j’ai l’intention de passer l’examen Grassi et ensuite en juillet ceux de Thermotechnique hydraulique et de Chimie métallurgique. D’ailleurs, si vous avez des notes sur ces sujets, je vous prie de me les apporter quand vous viendrez à Turin.

Il y a quelques jours, j’ai passé l’examen de conception de machines et j’ai obtenu 60 %, je ne méritais pas plus car je n’ai pas fait les conceptions, et l’examen de chimie appliquée. Ce dernier examen s’est bien déroulé au début, puis moins bien à la fin, et j’ai donc obtenu 65% ; patience, je vais étudier davantage à nouveau et je mériterai alors de meilleures notes.

Vous avez toujours beaucoup à faire ?

Je pense que la vie universitaire et ses attraits vous manqueront.

Au revoir cher Villani et à bientôt.

Joyeuses Pâques à tous vos proches et en particulier à vous, en G. C. (Jésus-Christ) Frère Jeronimo

Qu’est-ce que tu fais ?


Italian Flag Pollone, 31 agosto 1923

Carissimo, Rispondo ora alle tue 2 lettere per le ragioni che tu ben conosci. La parte prima della tua ultima lettera è al quanto misteriosa; non riesco a capire bene il significato di certi periodi; te ne chiederò spiegazione poi a voce.

Sono contentissimo che tu voglia far parte della grande famiglia di San Domenico, dove, come dice Dante «Ben s’impingua se non si vaneggia». Gli obblighi sono piccolissimi altrimenti dovresti capire che io non potrei appartenere ad un ordine che obbligasse molto.

Quando il Santo istituì il terz’ordine lo istituì come una milizia per combattere contro gli eretici ed allora avevano delle regole molto severe, seguiva quasi l’antica regola del primo ordine, ma ora è stata trasformata non v’è più rimasta traccia di obblighi severi. Bisognerebbe recitare ogni giorno l’Ufficio Domenicano della Madonna oppure il Rosario, ma anche questo senza commettere alcun peccato mortale se deliberatamente tu un giorno o parecchi giorni lo tralasciassi di recitare.

Spero che tu faccia la vestizione nel magnifico tempio di Torino ed allora sarò vicino a te per darti l’abbraccio fraterno; poichè tu che già sei a me legato dai vincoli della fratellanza per il Sangue di N.S.G.C. lo sarai doppiamente anche per avere comune con me per Padre San Domenico.

Mi piacerebbe molto che tu assumessi il nome di Fra Girolamo, non perchè è il nome che io ho come figlio di San Domenico, ma perchè mi ricorda una figura a me cara e certamente anche a te, che hai comune a me gli stessi sentimenti contro i corrotti costumi, la figura di Girolamo Savonarola, di cui io molto indegnamente porto il nome. Ammiratore fervente di questo frate, morto da santo sul patibolo, ho voluto nel farmi terziario prenderlo come modello, ma purtroppo sono ben lungi da imitarlo. Pensaci e poi scrivimi le tue idee in proposito.

In quanto a Genova non ho ancora deciso nulla.

Ti ringrazio anche a nome dei miei delle buone parole che in questi momenti giungono così gradite specialmente quando vengono non solo pensate ma sentite col cuore che come il tuo so vicino a me in queste ore.

Ossequi ai tuoi a te mille cose in G. C. Fra Girolamo

Français (Pollone, 31 août 1923)

Cher ami, je réponds maintenant à tes deux lettres pour des raisons que tu connais bien. La première partie de votre dernière lettre est quelque peu mystérieuse ; je ne comprends pas très bien le sens de certains paragraphes ; je vous demanderai personnellement une explication plus tard.

Je suis très heureux que tu veuilles faire partie de la grande famille de saint Dominique, où, comme le dit Dante,  » Ben s’impingua se non si vaneggia « . Les obligations sont très réduites, sinon vous comprendriez que je ne puisse pas appartenir à un ordre qui oblige beaucoup.

Lorsque le Saint a institué le troisième ordre, il l’a institué en tant que milice pour lutter contre les hérétiques et il avait alors des règles très sévères, suivant presque l’ancienne règle du premier ordre, mais aujourd’hui il a été transformé et il ne reste aucune trace des obligations sévères. L’Office dominicain de Notre-Dame ou le Rosaire doivent être priés tous les jours, mais même cela sans commettre de péché mortel si vous oubliez délibérément de les prier un ou plusieurs jours.

J’espère que vous prendrez l’habit dans le magnifique temple de Turin, et alors je serai avec vous pour vous donner une accolade fraternelle ; car vous, qui êtes déjà unis à moi par les liens de la fraternité par le sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, vous le serez doublement en ayant saint Dominique comme Père commun avec moi.

J’aimerais beaucoup que vous preniez le nom de frère Jérôme, non pas parce que c’est le nom que je porte en tant que fils de saint Dominique, mais parce qu’il me rappelle une figure qui m’est chère et certainement aussi à vous, qui avez comme moi les mêmes sentiments contre les coutumes corrompues : la figure de Jérôme Savonarole, dont je porte indignement le nom. Fervent admirateur de ce frère, mort en saint sur l’échafaud, j’ai voulu, lorsque je suis devenu tertiaire, le prendre pour modèle, mais je suis malheureusement loin de l’imiter. Réfléchissez et écrivez-moi votre avis sur la question.

En ce qui concerne Gênes, je n’ai encore rien décidé.

Je vous remercie également au nom des miens pour les paroles aimables qui sont si bienvenues en ce moment, surtout lorsqu’elles ne sont pas seulement pensées, mais ressenties avec le cœur, qui, comme le vôtre, je le sais, est proche de moi en ce moment.

Je vous salue respectueusement et vous souhaite mille bonnes choses, en (Jésus-Christ) Frère Jérôme.

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